Pratique de l’Aéromodélisme

Faut-il aller dans un club ?

Soyons clairs, si vous êtes sur cette page, c’est que vous êtes dans une des quatre situations suivantes :

– Vous faites partie du club AMC Jean Mermoz (vérifiez que je ne dis pas de bêtises !),
– Vous faites partie d’un autre club (bienvenue !),
– Vous vous intéressez à l’aéromodélisme, vous avez peut-être même déjà reçu votre premier avion pour votre anniversaire, vous ne savez pas trop par quel bout il faut le prendre, et vous êtes tombé sur le site en fouillant sur internet (vous êtes donc au bon endroit !),
– Vous avez cassé votre premier avion (celui que vous avez reçu pour votre anniversaire), après, mettons… 1 minute de vol ? Pas plus de 5, c’est sûr… je dirais, entre 3s et 30s. Bon, vous n’êtes pas trop fier, mais vous n’êtes pas découragé, et vous aimeriez bien faire plus de 30s la prochaine fois, parce que vous n’allez pas en rester là. Cette page est faite pour vous, et si j’ose dire : « bienvenue au club ! ».

Rassurons-nous z’un brin !

Tout d’abord, soyons honnêtes : tous les modélistes ont déjà cassé un avion (au moins), et que les autres me jettent la première pierre (je ne risque rien !). En plus, ce qui vous a paru catastrophique à la 31ème seconde va probablement pouvoir être réparé (oui oui, l’hélice cassée, le moteur tordu, le train d’atterrissage explosé, l’aile coupée en deux avec des tiges qui pendouillent… tout ça se répare !).

Par contre, le prochain vol, il faudra le faire avec un moniteur. Chacun sa radiocommande (reliées entre elles par un fil), et chaque fois que l’avion sera sur le point de s’écraser, le moniteur reprendra le contrôle et vous sauvera la mise. Une fois que vous vous sentirez prêt à voler tout seul… mais nous y reviendrons.

Donc, faut-il aller dans un club ?

Oui, tout d’abord pour apprendre à piloter(voir ci-dessus) . Vous pouvez apprendre tout seul à faire voler un petit hélicoptère dans votre salle à manger, mais un avion, ce n’est pas possible. Il vous faudra entre une petite dizaine et une grosse vingtaine de séances en doublure, selon vos capacités (surtout si vous êtes adulte, car les enfants apprennent bien plus vite !).

Oui ensuite parce que l’avion que vous avez reçu pour votre anniversaire va rapidement vous paraître bien limité. Quand vous aurez vu les avions qu’on construit au club, vous aurez vite envie d’avoir les mêmes !

Oui surtout parce que pour voler, il faut un terrain. Ah ah direz-vous, pas de problème, je connais un terrain vers chez moi où je pourrai aller. Pas sûr ! Votre terrain doit être assez loin des habitations et des routes, des cours d’eau, assez dégagé, sans arbre proche ni pylône, sans grillage (donc exit le terrain de foot), assez plat pour atterrir, et assez large pour ne pas percuter les maïs qui sont à côté… Bref, à part le terrain de votre club, vous aurez du mal à trouver !

Oui bien sûr pour des raisons de licence et d’assurance

Oui aussi parce que même si vous ne cassez plus votre avion, il va quand même se prendre des petits accrocs de temps en temps, et vous viendrez au club le vendredi soir pour le réparer.

Oui enfin parce que voler tout seul, ce n’est pas drôle du tout. Quoi de mieux que de venir à la « journée de travail » du mois d’avril (en fait, on dit « journée » à nos conjoints, mais il n’y a qu’une à deux heures de travail, et après on essaye la piste pour voir si elle va bien avec nos avions dessus !). Quoi de mieux que la « journée club », où tout le monde vient avec ses avions, fait ses derniers réglages avant les petites épreuves, jeux, courses


 

 et le sacro-saint barbecue.

Pour toutes ces raisons, vous viendrez au club et vous ne le quitterez plus !

 

Comment on apprend à piloter ?

Oublier les idées reçues…

Déjà si vous pensez que c’est simple, vous vous trompez. Si on vous a dit qu’il fallait que quelqu’un vous montre comment atterrir et qu’après vous seriez autonome, on s’est bien moqué de vous ! Pour apprendre à piloter il va vous falloir un moniteur, un avion-école, de la patience (car ce sera long), et de l’humilité, car vous n’y arriverez pas tout de suite : vous allez devoir passer par la case « débutant ».

L’entraînement sur simulateur présente certes des avantages, mais n’est pas strictement nécessaire et n’est en aucun cas suffisant.

Pour apprendre à piloter, il va vous falloir entre une petite dizaine et une grosse vingtaine de séances, parfois plus parfois moins, selon vos capacités (et votre âge, car les enfants sont souvent meilleurs élèves que les adultes). Le moniteur et l’élève ont chacun une radiocommande, reliées par un fil. Chaque fois que vous perdrez le contrôle de l’avion, le moniteur reprendra les commandes et le remettra en bonne posture, puis vous redonnera la main.

Premier écueil : quand l’avion revient vers vous, vous tournez à droite et l’avion tourne à gauche. Cela nécessite d’acquérir l’aptitude à tourner du bon côté quelle que soit la position de l’avion, jusqu’à devenir un réflexe. C’est là que le simulateur est bénéfique, même si vous l’utilisez avec le clavier de votre ordinateur. Le pilotage de tout autre véhicule radiocommandé (voiture, hélico…) peut aussi être une bonne école.

Second écueil : quand l’avion se penche, non-seulement il tourne mais il perd de l’altitude. À 50m de haut ce n’est pas trop grave, mais à 2m du sol, il se retrouve par terre en 1/10ème de seconde (c’est comme cela que j’ai cassé l’avion-école, la honte de ma vie !).

Ces deux premiers écueils se trouvent conjugués dans la phase d’atterrissage, où l’avion est toujours en train de revenir vers vous, et où il est fort bas ! La moindre erreur de pilotage se paie c(r)ash !

Troisième écueil : on pense que l’atterrissage est la phase la plus délicate, ce qui n’est pas faux. On pense souvent que le décollage est plus facile… c’est vrai : c’est plus facile mais pas moins délicat ni dangereux !

Les différentes étapes de l’apprentissage

Première étape : le moniteur fait décoller l’avion, le place vent de face et vous laisse les commandes, avec pour consigne d’aller tout droit à altitude constante. Sur le coup, vous ne voyez pas trop l’intérêt d’un exercice aussi facile, sauf quelques secondes plus tard quand vous vous apercevez que ce n’est pas si simple !

Deuxième étape : le moniteur vous demande de faire des tours autour du terrain, à altitude constante. C’est là que vous vous rendez compte que tourner fait perdre de l’altitude, qu’il faut compenser en permanence. S’il y a du vent, vous voyez comment répondent les commandes selon le sens de l’avion. C’est là aussi que le moniteur vous « rattrape » l’avion avant le crash parce que vous tournez beaucoup trop fort…

Étapes suivantes : une fois acquise la maîtrise des trajectoires, il va falloir essayer de passer au-dessus de la piste. Parfois vous serez parallèle à la piste mais au-dessus du champ, et d’autres fois vous serez au-dessus de la piste mais de travers…

Enfin il va falloir faire des exercices d’approche, donc au-dessus de la piste et parallèle, à la bonne vitesse et avec la bonne pente.

Dernière étape : le lâcher ! Quand vous vous sentirez prêt, vous tenterez votre premier atterrissage, mais pas avec l’avion-école : avec votre avion ! Vous aurez le moniteur à côté de vous, mais plus le fil entre les deux radiocommandes (car de toute façon il n’est pas possible de rattraper une erreur de pilotage à moins de 2m du sol).

Et puis après, après… grisé par votre réussite, vous vous envolerez de vos propres ailes, mais vous reviendrez régulièrement le vendredi soir, réparer le train d’atterrissage un peu malmené, détordre l’axe de l’hélice, un peu voilé par une culbute, recoller un morceau du fuselage ou de la verrière, un peu fendu lors d’un petit crash au décollage… et j’oserais dire, que c’est là que le vrai apprentissage va commencer !